Dans le cadre des Journées nationales du réserviste, nous avons posé 3 questions à Corinne Vignon, Députée (REN) de la Haute-Garonne (3ème circonscription), membre de la Commission de la défense nationale et des forces armées, Présidente du groupe de travail hommes et femmes de la défense.
Quelle est votre vision de l’engagement au service du collectif ?
Ma vision de l’engagement au service du collectif repose sur l’idée que chaque individu a un rôle à jouer dans la construction de notre Nation et sa cohésion. Il s’agit de mettre ses compétences, son expertise et son temps au service d’objectifs communs.
Ce concept peut paraître désuet ou hors de propos, mais il incarne selon moi la seule réponse aux maux qui nous affectent, notamment celui de l’individualisme forcené. L’engagement au service du collectif c’est permettre à chacun de mettre son savoir-faire au profit d’une cause commune, plus grande que sa seule individualité.
Les défis qui nous attendent sont nombreux : dérèglements climatiques, conflits, actes terroristes… L’engagement permet de faire corps, en tant que société et Nation et ainsi, de faire face à ces défis que nous saurons relever.
Selon vous, quelles actions ou évolutions permettraient de susciter de nouvelles vocations au sein de la réserve opérationnelle et citoyenne ?
Cette question est primordiale. La France doit en effet consolider son modèle en tendant vers l’équilibre d’un réserviste pour deux militaires d’active à l’horizon 2035. C’est l’objectif de la loi de programmation militaire (LPM) discutée en commission de la défense et votée au Parlement. La réalisation de cette aspiration permettra de renforcer notre cohésion et notre résilience.
Concrètement, la montée en puissance des réserves sera progressive et se fera aussi en lien avec celle du Service national universel (SNU). Attachée au terrain, j’ai participé à une session du SNU cet été. J’y ai rencontré des jeunes volontaires et pleins d’allant. Les retours sont unanimes : tous m’ont fait part de leur grande satisfaction. Ils ont néanmoins relevé la nécessité de communiquer davantage non seulement sur les réseaux sociaux mais également d’utiliser des canaux d’information plus traditionnels : spots TV, affiches sous abris bus, etc.
Faire connaître le SNU, partager l’expérience des jeunes fera croître le nombre de volontaires et nécessairement fera naître de nouvelles vocations. Nous devons communiquer plus et mieux. En parallèle, nous devons valoriser les entreprises qui, au titre de leur responsabilité sociétale, accueillent et favorisent l’épanouissement des réservistes au sein de leur structures.
À l’occasion des Journées nationales des réservistes, quel message souhaiteriez-vous délivrer à nos concitoyens ?
Je souhaite saluer tout d’abord l’engagement de ces réservistes, quel que soit leur statut (salarié, agent de la fonction publique, profession libérale, travailleur indépendant…), il matérialise les valeurs que nous chérissons, de courage, de solidarité et d’abnégation.
Collectivement, nous devons soutenir cet effort et rappeler qu’intégrer la réserve c’est être un maillon essentiel, un relais particulièrement important vers la société civile tout en transmettant une culture de défense et de sécurité. C’est également préparer la Nation à l’éventualité d’une crise grave, à l’heure où les tensions géopolitiques s’accentuent, où les dérèglements climatiques s’accélèrent et où la menace terroriste est toujours présente.